Comment j'ai vaincu ma peur des araignées
Vous avez peur des araignées ? C’est très courant, environ 40 % des Français seraient phobiques. Mais si je vous écris aujourd’hui, c’est pour vous raconter comment je suis passée d’ultra-arachnophobe à être capable de prendre une araignée dans la main. Oui, je vous promets, c’est possible !
Je suis comme Batman : sa plus grande peur était les chauves-souris, il en a fait un animal totem. Eh bien moi c’est pareil avec les araignées !
Bonjour je suis Hélène Ducrocq, j’ai réalisé « Comment j’ai vaincu ma peur des humains » qui parle d’une petite araignée qui ne peut même pas voir un humain en photo.
Si j’ai inversé les rôles, c’est parce que je n’étais pas capable de voir ne serait-ce qu’un dessin d’araignée, même mal fait ! (Même si c’est moi qui l’avais dessiné !!) C’est ainsi que je me suis retrouvée en pleurant debout sur mon bureau à appeler mon conjoint pour qu’il me débarrasse d’une araignée alors qu’il ne s’agissait que d’un dessin que j’avais fait !
Quand on atteint ce degré de tétanie, pour RIEN, à un moment, il faut faire quelque chose. Moi, par exemple, je ne pouvais même pas envisager un voyage dans un pays exotique de peur de croiser une mygale. Alors que j’adore la nature, que les animaux sauvages me passionnent, quel dommage quand même ! En plus j’avais commencé ce projet des Mal-Aimés, en racontant une histoire de chauves-souris, et j’étais en train de préparer un film sur le loup avec Pierre-Luc Granjon quand je me suis dit : ok, c’est facile de faire aimer des animaux Mal-Aimés si je les adore déjà… Mais si je montrais l’exemple en changeant mon point de vue sur un animal que je déteste ?
Le processus n’a pas été simple, mais comme pour beaucoup de choses que j’ai apprises dans ma vie, je me suis tournée vers les livres. Avec les livres j’ai appris à cuisiner végétarien, écrire des scénarios, animer, ranger, et c’est donc tout naturellement que j’ai cherché de l’aide avec une méthode.
J’ai commencé par celle-ci.
« La petite bête ne va pas manger la grande ».
Sous son titre peu avenant (je déteste cette expression) il faut bien avouer que quand ça dérange, c’est que c’est sur la bonne voie.
Certain pourraient parler de « sortie de zone de confort », moi, je pense surtout que je cherchais la mienne avec cette méthode ! Bon, en tout cas, je n’avais rien à perdre à essayer. Mais avec un objectif aussi ambitieux (pour moi) que celui de pouvoir prendre une araignée dans la main, il ne fallait pas que je me contente d’essayer trois minutes et que j’arrête. Si cette méthode pouvait me faire dépasser ma peur des araignées, alors il fallait que je m’y mette, que je fasse les exercices un par un jusqu’à ce qu’ils soient acquis ! Bon, c’est le principe de toutes les méthodes, vous me direz. Mais voilà, c’est aussi simple que ça et pourtant, ça demande un gros effort.
Pour commencer, la méthode propose de faire un état des lieux de l’arachnophobie. Avec une image d’araignée (même pas une photo : un dessin !) : est-on capable de la toucher sans être mal à l’aise ? Pour moi la réponse était : crise de larme. Pas moyen de la toucher, même d’approcher le doigt de l’image me faisait trembler ! Je vous avoue que même feuilleter le livre me mettait mal à l’aise. Alors j’ai suivi les conseils, lu et appris beaucoup de choses sur la mécanique de la peur. Le psychologue Abdelkader Mokkedem a pour cela bien du mérite et a su partir de très loin en s’adressant aux plus phobiques des phobiques comme moi !
Au fil des pages, j’ai compris ce qui se passait dans ma tête quand je voyais une araignée, un simple mécanisme que je pouvais stopper. Je suis passée de victime de ma terreur, en proie à attendre toujours qu’une araignée surgisse de nulle part (même en pleine nuit au milieu d’un cauchemar !)
J’ai remplacé ma peur petit à petit par de la curiosité, de l’attention, de l’amusement. Au fil des pages, il y a des jeux, des exercices, chaque fois que j’arrivais à faire une page sans frissonner, je me félicitais, car je savais que j’avais fait un pas vers la reconquête de ma sérénité et surtout : j’allais pouvoir faire mon film « Comment j’ai vaincu ma peur des humains ! ».
Car pour faire mes recherches, il fallait que j’aille sur Pinterest regarder de belles images d’araignées et m’inspirer pour mon personnage de Dédalia. Une étape nécessaire à la fois le bien du film !
Et à force d’exercices, de dessins d’araignées, de voir ma petite Dédalia commencer à bouger, j’ai pu comprendre que ma phobie était en train de régresser et c’était très bien !
Petit à petit, j’avais besoin d’en savoir plus sur cet animal. À la fois pour mon film et pour assouvir ma curiosité grandissante ! C’est là que j’ai découvert Christine Rollard, qui a écrit un autre guide anti-phobie avec l’auteur de la première méthode dont je vous ai parlé. C’est un essai plus théorique que pratique, et c’était bien de le lire après avoir fait la méthode, pour aller plus loin dans la compréhension des mécaniques de la peur, pour en apprendre plus sur les araignées d’un point de vue scientifique. Un Nouveau Monde s’ouvrait à moi !
Je vous recommande aussi vivement la lecture de « je n’ai plus peur des araignées », que vous pouvez lire en premier si le passage à la méthode pratique vous bloque trop.
Et puis, j’ai aussi emprunté à la médiathèque les ouvrages références sur les araignées, j’arrivais à feuilleter des dictionnaires, avec des dessins d’araignée à chaque page en très très grand ! Wouaou !
J’ai fait la connaissance de Christine Rollard, lorsque je l’ai interviewée, elle a analysé mon film et mis le doigt sur des erreurs que j’ai faites dans le film (le plus drôle étant que les pattes d’araignée repoussent vraiment !). Je vous invite à écouter notre conversation, elle partage sa passion pour les araignées, c’est communicatif. Et pour les enfants, elle a fait une conférence très complète “Le monde soyeux des araignées”.
Un jour, en séjour à Bruxelles, mon amie Gaëlle (la comédienne qui prête sa voix à Dédalia) m’a appelée parce qu’une araignée gigantesque était dans sa chambre. C’était mon test ultime ! J’ai pris une barquette de frite (transparente, c’est un détail important pour les phobiques, haha) et une feuille de papier et j’ai pu l’emmener ailleurs. Sans pleurer, sans trop stresser. Et surtout avec une grande fierté : maintenant c’est moi qu’on appelle au secours !
Alors pour conclure, je vous recommande vivement de surmonter votre peur, parce que ça rend la vie plus belle. Ça demande un peu de courage, mais pas autant d’énergie que celui de devoir toujours être sur ses gardes ! Je sais qu’il y a beaucoup d’autres sujets sur lesquels j’ai encore des peurs tenaces, mais d’avoir surmonté cette plus grande peur me met en confiance : si j’ai réussi cela, alors je peux affronter d’autres choses. Et comme c’est une peur plus répandue chez les femmes, j’ajouterai que c’est aussi un devoir de partager cette indépendance retrouvée ! Guérissez cette phobie ! Faites-le pour vous, c’est bon pour la confiance en soi. Je vous ai exposé comment j’ai fait, mais n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel.
anecdote : Quand j’ai adapté « Comment j’ai vaincu ma peur des humains » en petit roman, les éditeurs me l’ont refusé, en disant que tous les livres qui parlent d’araignée pour les enfants sont des échecs commerciaux… eh bien, figurez-vous que des quatre livres des Mal-Aimés, c’est celui-ci qui fonctionne le mieux ! N’est-ce pas que la vie est pleine de surprises ?
Vive les araignées !
Pour aller plus loin, vous pouvez apprendre à dessiner une araignée , colorier Dédalia, et vous abonner à la newsletter ! Je ne manquerai pas de vous donner d’autres pistes et astuces pour vaincre les peurs des araignées, les vôtres ou celles de votre entourage !
N’hésitez pas à partager en commentaire votre expérience, votre ressenti par rapport à ces méthodes et si vous aussi vous allez passer du côté des gens qui n’ont plus peur !
Je vous embrasse 8 fois (le nombre de pattes d’araignée) et vous souhaite bon courage !
La petite bibliothèque idéale de l’apprenti.e ami.e des araignées : (on aime nos librairies de quartier, toutefois, si vous cliquez sur ces liens nous toucherons une petite commission sur vos achats, et cela nous permet de soutenir le fonctionnement du site, merci !)
« La petite bête ne va pas manger la grande ».
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